Salon des Créateurs a Provins

Pascal Kennis organise le Salon des Créateurs et tente de dénicher, chaque année, de nouvelles perles rares dans le milieu de l'art contemporain

Provins accueille le Salon des Créateurs qui se déroulera à l'Hôtel-Dieu du 12 au 26 octobre

«Le Salon des Créateurs vient au départ d'un pari tout bête entre copains pour faire un salon d'art contemporain. La Ville a emboîté le pas de suite et nous nous sommes lancés dans l'aventure », explique Pascal Kennis, ancien président de l'association Artféal et coordinateur du projet. Cette année encore, le Salon des Créateurs illumine par sa notoriété grandissante les vieilles pierres de la cité médiévale.
En 2002, l'association Artféal organise le premier Salon des Créateurs. Par cette initiative, l'Hôtel-Dieu redevient un lieu de culture comme au temps de sa splendeur. Les artistes se réunissent et font revivre pendant quinze jours ce lieu chargé d'histoire. Provins est alors le lieu d'un tournoi comme au temps du comte Thibaud de Champagne, qui se déroulera la semaine prochaine où les artistes de talent prennent la place des chevaliers. Selon une habitude bien établie, le salon international d'art contemporain présente des œuvres d'artistes non seulement provinois mais aussi russes.

La Serbie invitée d'honneur

Pour cette 7e édition, le pays invité d'honneur est la Serbie, qui succède aux États-Unis. « Nous avons invité cette année la Serbie afin de faire découvrir ce pays mal connu et ses artistes aux Français. Nous avons essayé de mettre moins d'œuvres russes mais comme j'ai ramené des choses magnifiques, je ne peux faire autrement que de les exposer. De plus, les Russes mettent beaucoup d'ambiance, c'est détonant ! » explique Pascal Kennis.
Trois artistes serbes sont mis sous les feux de la rampe : Tara Kamaratijevic, peintre classique, Tahir Gavrilovic, sculpteur très contemporain et Natacha L (son nom d'artiste) : « Je travaille avec la même technique que l'iconographie, sur bois et toutes les matières sont présentes mais c'est basé sur la sensualité, la féminité. J'ai déjà participé plusieurs fois au salon, l'ambiance est très sympa et c'est un bel espace. Comme mon travail n'est pas quelque chose de déjà-vu, ce n'est pas évident. Cela me permet de me faire connaître dans le secteur », explique Natacha L.

En tout, 35 artistes seront présents sur le salon, exposant plus de 200 œuvres. Peintures, tapisseries, sculptures, céramiques, seront présentées à un public aussi large que possible. « Nous essayons de ne pas tendre vers un art trop conceptuel. Il faut attirer un large public donc on ne peut pas se permettre de choquer les gens. Au-delà de la qualité que nous présentons, la particularité de ce salon, c'est la convivialité qui y règne. J'ai lancé pas mal d'artistes grâce au Salon des Créateurs. Le fait de rencontrer d'autres artistes, ça les a poussés vers l'avant », souligne Pascal Kennis.
À l'image de Nathalie Boussac, une jeune portraitiste, qui a exposé pour la première fois, seule, ses œuvres à la bibliothèque Alain-Peyrefitte jusqu'à la semaine dernière et que les visiteurs pourront retrouver lors du salon. Pour les connaisseurs et surtout parce que sa présence a été demandée cette fois encore, les peintures d'Oleg Tchoubakov seront à admirer.

En plus des œuvres, une exposition « Sur les traces des origines » permettra aux visiteurs de découvrir que l'étymologie - étude de l'origine et de la signification première des mots - nous démontre que de nombreux peuples eurasiatiques ont un fond commun, culturel et linguistique, qui fut appelé « indo-européen ».
Grande nouveauté pour le Salon des Créateurs cette année, il sort enfin de l'enceinte de Provins. « Une exposition de cette qualité demande à être exposée aussi ailleurs. L'exposition d'Art Contemporain International sera à Cannes le 14 janvier au casino Palm Beach lors d'une soirée de prestige. On va essayer de faire tourner cette exposition en France, voir à l'étranger », conclut Pascal Kennis.
Vernissage samedi 11 octobre à 18 h 30 à l'Hôtel-Dieu avec animation musicale. Entrée gratuite.

Auteur : Barbara Baudin
Article paru le : 2 octobre 2008

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